Downsizing – miniaturisation et collapsologie

Quand Downsizing est sorti en salle, il était difficile de passer à côté des nombreuses affiches et bande-annonces sur les réseaux sociaux. Et pourtant, nous avons été nombreux à passer à côté de ce film parce que les bande-annonces laissaient envisager une sorte de film comique, version un peu plus adulte de « Chéri j’ai rétréci les gosses ». 

Moi le premier. Le rétrécissement n’est pas un ressort dramatique qui me fascine. Du voyage de Gulliver à Ant-Man en passant par l’Aventure Intérieure, nombreuses sont les itérations de ce concept qui ne me fait souvent ni chaud ni froid. Si en plus s’y ajoute une forme de comédie « à l’américaine », autant dire que je me suis senti aussi concerné par ce film que le gouvernement Macron par le personnel hospitalier avant la pandémie. Je suis donc, comme beaucoup, passé à côté de sa sortie en salle.

Et puis un soir, alors que je n’avais pas trop d’idées de films à regarder, j’ai eu besoin d’un film un peu léger, voire un peu con, pour passer le temps et pas trop prenant pour pouvoir couper à tout moment si une tâche urgente venait perturber le visionnage. C’est là que ce film est réapparu dans les suggestions et que j’ai cru tenir le candidat idéal. Je me trompais. Contrairement à ce qui a été vendu, Downsizing n’est pas une comédie qui a pour seul intérêt le ressort comique d’une mise en situation de personnes miniatures face à des personnes qui ne le sont pas. C’est surtout un film sur la reproduction des inégalités sociales dans une problématique d’effondrement climatique.

Dans le film, le « downsizing » est un principe de miniaturisation inventé par des scientifiques suédois afin de résoudre les problèmes de surpopulation et de réduire l’impact écologique de l’homme sur la planète. Nous découvrons comment se positionne la société dix ans après l’application de ce procédé, à travers le personnage de Paul Safranek, incarné par Matt Damon. Ergothérapeute de la classe moyenne, il se laisse convaincre avec sa femme, séduit par les avantages financiers qu’offre la miniaturisation. Sans trop en divulguer pour vous laisser le plaisir de la découverte, disons simplement que les péripéties vont l’amener à se poser la question que tout militant concerné par l’urgence climatique se pose un jour : faut-il tout laisser tomber pour rejoindre une communauté et se préparer à l’effondrement du monde ? 

Sans prétendre au chef-d’oeuvre et sans non plus proposer une solution politique, Downsizing aura au moins le mérite de nous faire réfléchir à certaines dichotomies entre les questions sociales et les questions écologiques.

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